Parking privé « Clé de Rive » : NON à un projet du siècle passé !
Ce nouveau parking dans l’hyper-centre est:
-Inutile. Il y a déjà 7 parkings dans la zone et leur fréquentation est en baisse continue.
-Incohérent. Il attirera davantage de voitures alors que la Ville de Genève a déclaré l’urgence climatique et que le CEVA vient d’être inauguré.
-Mal ficelé. Report du trafic sur les rues adjacentes, 6 ans de travaux minimum pour les habitant·es et les commerces, et des pertes financières pour la Ville sur les 20 premières années.
Un parking supplémentaire n’est pas nécessaire
Nous n’avons pas besoin d’un parking en plus ici. Les 7 parkings alentour (St-Antoine, Mont-Blanc, de Rive, Villereuse, EV 2000, les 2 nouveaux de la gare des Eaux-Vives) totalisent 4199 places et ne sont presque jamais pleins. De plus, les chiffres de la Fondation des Parkings témoignent d’une baisse de fréquentation générale ces dernières années.
Un projet hors des priorités actuelles
La population a voté en 2016 à une large majorité la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE), et tout dernièrement la suppression de 4000 places de stationnement. La construction d’un nouveau parking dans l’hyper-centre esten contradiction avec ces décisions. La mobilité durable ne peut plus aujourd’hui être un choix : c’est une nécessité. Nous devons réduire de 60% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 pour répondre à l’urgence climatique.
Des travaux à fort impact pour la population
Les années de travaux prévues occasionneront des nuisances particulièrement lourdes pour les usagers·ères : habitant·es, travailleurs/euses, commerçant·es, et les élèves des 3 écoles de la zone qui n’ont pas été pris en compte dans l’étude d’impact environnemental. Cette dernière mentionne que les arrivées de camions et les travaux particulièrement bruyants seront effectués en journée pour préserver le sommeil des habitants, mais aucune attention n’est portée aux arrivées et sorties d’école de tous ces élèves, ni sur le risque de perturber leur travail en classe.
Sécurité et santé menacées
Ce projet de parking est une entrave à la politique de santé publique en termes de bruit et de qualité de l’air. La pollution atmosphérique provoque déjà 2200 décès prématurés par année en Suisse. La création d’un parking au centre-ville fera effet d’aspirateur à voitures et augmentera le trafic de transit à Genève, particulièrement dans le quartier des Eaux-Vives. Ce quartier perdra en plus de nombreuses places bleues sans bénéficier d’aucun nouvel aménagement.
Le boulevard Helvétique verra toutes ses places supprimées pour ajouter des voies de circulation, devenant ainsi une semi-autoroute urbaine. Les seuils autorisés en termes de bruit y seront dépassés, tout comme à la rue d’Italie.
Un projet mal ficelé
Le parking Clé de Rive est un projet daté, qui ne correspond pas aux standards actuels en termes de réalisation urbanistique et de collaboration public-privé. De nombreux points posent problème et vont avoir un impact dans la durée sur la vie des genevois·es.
Transformée en gare routière, la rue d’Italie verra sa circulation augmenter: plus de voitures, mais 5 lignes de bus supplémentaires (8 au total) et plus de 850 passages par jour. Son aménagement prévu sera impossible à réaliser: comment y installer deux voies de bus dans chaque sens, une bande verte pour y implanter des arbres, une piste cyclable bidirectionnelle et des trottoirs élargis?
La réalisation de ce parking nécessitera l’abattage des 69 arbres majeurs de la zone, dont 9 centenaires. Les 70 arbres qui seront plantés en remplacement dans 150 cm de terre, ne pourront à l’évidence jamais offrir une végétation équivalente. Aucun arbre majeur ne peut se développer sur un parking souterrain: un arbre a besoin de terre et de profondeur.
Quant au budget de 34 millions pour l’aménagement des rues piétonnes, il est sous-estimé: pour piétonniser toute la zone, la Ville devra dépenser de nouveaux millions. En effet, 7 rues ajoutées en cours de procédure ne sont pas concernées par les aménagements: réaffectées, elles seront simplement annoncées fermées à la circulation. Les 34 millions ne concernent que 5 rues.
Une privatisation de l’espace public
La convention faite entre les promoteurs du parking et la Ville de Genève est biaisée, car elle lie le parking avec la création de la zone piétonne, alors que ce sont deux projets séparés. La Ville va donner une parcelle de son territoire à un privé dont le principal but est lucratif, avec une contrepartie minime et sans prise en compte des défis environnementaux et des besoins de la population.
Cela aura un coût pour la population. Non seulement c’est le privé qui aura la main sur les tarifs du stationnement, mais la suppression des 500 places en surface au profit du promoteur privé, entrainera un manque à gagner de 1,25 million chaque année. Ces pertes financières pour la Ville devraient être compensées par les bénéfices promis, mais pas avant 20 ans. Le business plan prévoit de rétrocéder à la Ville 70’000.- la première année, puis d’augmenter mais sans aucune garantie.
Des alternatives possibles
Nous avons toutes et tous envie et besoin de zones piétonnes mais un projet cohérent doit être réalisé. Des alternatives existent et éviteront des années de travaux.
La rue Pierre-Fatio est certes sinistrée, mais il est possible de la réaménager sans avoir à construire un parking dessous. Ce sera plus rapide, moins cher et les arbres pourront vraiment s’y développer. L’initiative de piétonnisation du centre-ville déposée en septembre 2020 comme contre-projet à celui-ci est l’alternative à choisir.